Comment la sophrologie agit-elle sur les acouphènes ?

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Comment la sophrologie agit-elle sur les acouphènes ?
Par son action positive sur l'état émotionnel de stress, la connotation aversive et la saillance de l'acouphène, la sophrologie permet, grâce à des outils variés et complémentaires, de diminuer la perception des symptômes acouphéniques et de afin de retrouver, à terme, une meilleure qualité de vie.

Trop souvent réduite, à cause de sa consonance, à une simple technique antalgique, la sophrologie s’avère en réalité d’une richesse qui va bien au delà de cette seule problématique de la douleur. La boîte à outils qu’elle propose est en effet capable d’apporter des réponses concrètes à une multitude de déséquilibres et de pathologies tels que l’insomnie chronique, les peurs phobiques, l’hypertension, les crises d’angoisse, de panique ou bien encore certains troubles du rythme cardiaques. Cette discipline, qui bénéficie de presque 60 ans de recul, a su trouver sa place dans l’écosystème thérapeutique et sa capacité à apporter des solutions dans le domaine du traitement des acouphènes lui a conféré une position de choix dans le classement des thérapies alternatives.

🖊Voici une courte introduction vidéo. Pour plus d’informations et de détails sur ce sujet Acouphènes-Sophrologie, nous vous invitons à parcourir le dossier complet situé sous la vidéo.

Qu’est ce que la sophrologie ?

Du grec sos qui signifie équilibre, phren qui signifie conscience et logos qui se réfère à l’étude, le terme Sophrologie désigne une discipline composite qui se situe à la croisée des chemins entre méditation, hypnose, relaxation occidentale et techniques orientales. Trop souvent résumée à une simple méthode de relaxation ou bien encore amalgamée avec un traitement centré sur la douleur, la sophrologie s’avère en réalité d’une grande richesse.
C’est notamment parce qu’elle emprunte certains outils à des disciplines connexes qui ont fait la preuve de leur efficacité que la sophrologie parvient à atteindre des résultats concrets, parfois spectaculaires, dans grands nombres de problématiques y compris dans le cadre du traitement des acouphènes.

Née en milieu hospitalier

C’est au psychiatre colombien Alfonso Caycedo que nous devons la naissance de cette discipline dès 1960. Sa fille, le Dr Natalia Caycedo, aujourd’hui vice-présidente de l’Académie Internationale de Sophrologie Caycédienne Sofrocay nous en parle en ces termes :
« C’est un entraînement psycho-physique de la conscience, basé sur la perception positive de notre monde intérieur ainsi que sur notre la relation positive avec le monde extérieur ».
Au delà de cette définition qui peut, pour certains esprits profanes, paraître légèrement opaque, il faut retenir que la sophrologie constitue avant tout une formidable boîte à outils capable d’intervenir simultanément à différents niveaux. En effet, l’un des points fort de cette discipline est d’agir à la fois au niveau psychologique et au niveau somatique c’est à dire sur le plan organique, métabolique, corporel. La sophrologie utilise majoritairement le corps humain pour reprogrammer nos état mentaux et émotionnels.
Elle utilise par exemple la respiration pour agir directement sur le rééquilibrage du système nerveux. Citons également la relaxation musculaire qui aura un impact positif sur la production des hormones. Egalement, la focalisation bienveillante sur une zone précise du corps afin de soulager une douleur. La liste est loin d’être exhaustive.

Dans le cadre du traitement des symptômes acouphéniques, la sophrologie va agir par exemple sur l’état émotionnel du patient, en s’attachant à réguler celui-ci. Elle aura également une influence sur la saillance de l’acouphène, c’est à dire la propension qu’a le bruit parasite à faire irruption dans le champ de conscience. Comme nous allons le voir, il apparaît que de nombreux autres effets bénéfiques peuvent-être corrélées à l’utilisation de la sophrologie.

Comment la sophrologie agit-elle sur les acouphènes ?

Son action sur l’état de stress

Le stress est un état émotionnel qui possède une fonction instinctive précise : nous préparer à l’attaque ou à la fuite. Or lorsque cet état de prolonge dans le temps (on parle alors de stress chronique), cette mise en tension globale de l’esprit et du corps se retourne contre nous et occasionne, au mieux, des désagréments, au pire, des complications pouvant évoluer vers de graves maladies.
Concernant les acouphènes, le stress agit comme un amplificateur. Chez la majorité des patients, lorsque le stress s’accentue, la perception du bruit augmente.
Pourquoi ce phénomène ? Eh bien, parce que le cortex auditif à qui est dévolue le traitement des sons entretient des liens plus qu’étroits avec le système limbique qui n’est autre que le siège des émotions.
Résultat : plus la partie émotionnelle est stimulée, comme c’est le cas lors d’un épisode de stress, plus le cortex auditif sera sensible et moins celui-ci jouera son rôle de filtre. Cette capacité de filtrage ainsi perturbée, cela aura pour conséquence une hyper-perception des symptômes acouphéniques.
Si plus de stress = des acouphènes plus forts, est-il envisageable d’inverser l’équation ? C’est ce que proposent certaines thérapies alternatives comme la sophrologie ou bien encore la méditation MBSR.
Pour plus de détails sur cette technique de méditation, nous vous invitons à consulter notre sujet expert > La méditation est-elle efficace contre les acouphènes ?

Diminuer la connotation aversive de l’acouphène

Outre son effet purement régulateur sur le niveau de stress et donc, sur la stimulation des zones limbiques et auditives, la sophrologie permet d’obtenir d’autres résultats bénéfiques. En agissant directement sur le rééquilibrage du système nerveux, les outils sophrologiques permettent, entre autre, de diminuer ce que l’on nomme la connotation aversive de l’acouphène. Il s’agit ici de neutraliser progressivement la coloration émotionnelle négative liée à l’acouphène.
En effet, notre cerveau possède la fâcheuse tendance à prêter beaucoup plus d’importance et d’attention aux émotions « négatives » telles que la peur, l’anxiété, l’inquiétude, la tristesse et la détresse. Celles-ci sont, tels les surligneurs fluorescents de notre enfance, les indices sur lesquels se fonde notre cerveau lorsqu’il doit hiérarchiser des informations.

Or l’acouphène, avec son cortège d’émotions toxiques associé, est un formidable exemple de ce phénomène. Un des moyens de faire en sorte que notre cerveau ne le considère plus comme une information de prime importance est justement de remplacer progressivement les émotions négatives par des états émotionnels moins intenses et moins toxiques. C’est là un des nerfs de la guerre : diminuer la connotation aversive de l’acouphène via un stratégie de régulation émotionnelle. La sophrologie, grâce à son panel d’outils éprouvées, permet d’atteindre ce type de résultat.

Les effets de la sophrologie sur la saillance de l’acouphène

La saillance de l’acouphène correspond à sa faculté de surgir dans notre champ de conscience. Un indice de saillance élevé signifie que le bruit parasite est très peu filtré par le cortex auditif rendu hypersensible. A l’inverse, un indice de saillance bas indique que l’aire cérébrale auditive joue correctement son rôle et que la « friture » acouphénique est majoritairement filtrée, donc moins perceptible.
Pour parvenir à faire diminuer cet indice de saillance acouphénique, la sophrologie va combiner certains de ses outils afin de traiter l’état émotionnel général du patient. L’objectif sera d’apprendre aux personnes neuroticiques, c’est à dire celles qui sont en proie à des émotions négatives persistantes, à rééquilibrer leurs émotions afin d’apaiser l’activité de leur système limbique et, par ricochet, l’activité de leur cortex auditif lequel rappelons-le joue un rôle prépondérant dans la perception des symptômes acouphéniques.

Que disent les récentes études sur le sujet ?

L’étude de l’ONS

Cette étude menée par l’Observatoire National de la Sophrologie a permis de mettre en lumière l’efficacité des outils sophrologiques dans le cadre du traitement des acouphènes.
Lors d’essais protocolaires en séances individuelles, l’impact positif de ces outils apparaît très rapidement. En effet, sur la vingtaine de personnes qui avait participé à un cycle de 4 séances, il ressort de l’étude que près de 80% d’entre eux ont rapporté avoir perçu des bénéfices concrets. Sur ce panel, l’indice de mieux-être dépasse les 30%.
Mieux, lorsque l’étude étudie un groupe de personnes à qui l’on a fait suivre un protocole sur 5 à 10 séances, l’indice de mieux-être grimpe alors à 50%. Lorsque l’on creuse un peu les chiffres, il apparaît qu’un pic à plus de 60% est atteint chez 37% des patients.
L’étude fait également état de pics encore plus hauts. En effet, il se trouve que l’indice de mieux-être de cinq personnes, soit 15% de l’échantillon, a été évalué à plus de 80% ce qui constitue une nette amélioration.

Les relevés du PSA

Entre février 2016 et mai 2017, le Pôle Sophrologie et Acouphènes® a recueilli une multitude de données émanant de 17 sophrologues répartis sur l’ensemble du territoire. Cette démarche avait pour objectif de recueillir l’historique de la plainte (anamnèse) de 230 patients. Sur ce panel conséquent, 142 personnes ont répondu à un questionnaire appelé THI, un format d’inventaire du handicap acouphénique venant de l’anglais Tinnitus Handicap Inventory. Précisons que l’ensemble de l’échantillon a été invité à suivre un protocole de sophrologie.
Que nous apprend l’analyse de ces données ? Eh bien, il apparaît que la valeur moyenne (indice THI) au moment de débuter du protocole se situait aux alentours de 51 points. En fin de protocole, ce même indice THI avait alors connu une baisse importante et était dorénavant fixé à 25,16 points. Cette diminution de l’ordre de 26 points témoigne de l’efficacité de la sophrologie dans la poursuite de la réduction des symptômes acouphénique et du bien-être des patients.

La boîte à outils sophrologique

Nous voyons donc que la sophrologie, de manière concrète et en suivant un protocole précis, constitue une véritable solution pour contrer les méfaits quotidien de l’acouphène et ainsi retrouver une qualité de vie que, par ailleurs, certaines personnes estiment avoir perdu à jamais.
Loin de prétendre y parvenir par un claquement magique, c’est bien en combinant différents outils que la sophrologie parvient à être efficace. Parmi ces techniques, mentionnons le travail sur le schéma corporel qui permettra d’apaiser l’organisme, les exercices respiratoires qui agiront sur l’équilibre émotionnel ainsi que les exercices de lâcher-prise qui insuffleront de la sérénité.
Nous pouvons également parler de la relaxation laquelle agira sur le système parasympathique et contribuera ainsi au rééquilibrage du système nerveux. Les activations mentales, quant à elles, stimuleront les états émotionnels positifs et diminueront d’autant la connotation aversive et la saillance de l’acouphène (voir plus haut).

Les 6 autres manières dont la sophrologie lutte contre les acouphènes

Ses vertus sur le plan circulatoire

Nous savons aujourd’hui que les dysfonctionnements liés au système cardio-vasculaire et artério-veineux sont en mesure de constituer un facteur déclenchant et/ou aggravant des symptômes acouphéniques. La sophrologie, par son action salutaire sur la pression artérielle et la circulation sanguine, contribue à créer un terreau propice à la diminution et/ou la disparition des acouphènes aigus ou chroniques.

Ses effets positifs sur les phénomènes inflammatoires

Au sein de la catégorie des acouphènes avec pathologie causale, c’est à dire les acouphènes qu’il est possible de corréler à une anomalie ou maladie sous-jacente, certaines causes inflammatoires peuvent exister. Il en va ainsi, par exemple, des labyrinthite et des otites moyennes lesquelles sont des inflammations touchant l’appareil auditif. La sophrologie, notamment via son action vertueuse sur le système immunitaire, peut constituer un rempart contre ces manifestations.

Son impact positif sur la reprogrammation cérébrale

En matière de traitement des acouphènes, on entend souvent parler d’habituation. Ce terme désigne une capacité naturelle que possède notre cerveau.
C’est elle qui fait que certaines personnes parviennent à vivre correctement avec leurs acouphènes, le mécanisme d’habituation officiant en arrière plan afin que le parasitage soit totalement ou partiellement filtré. Mais une capacité qui, chez certains patients, a tendance à rester en état de veille.

C’est cette non-activation du processus d’habituation qui pose problème car cela sous-entend que le filtrage n’opère pas. Avec les conséquences que l’on peut imaginer. La sophrologie, à l’aide d’une combinaison d’outils, peut aider à palier ce problème et à réenclencher une dynamique vertueuse d’habituation.

Ses effets bénéfiques sur l’hippocampe

L’hippocampe est une région cérébrale, prioritairement impliquée dans la mémoire, que l’on soupçonne fortement de jouer un rôle dans la perception des acouphènes chroniques. Très réactif aux états de stress, l’hippocampe tend à perdre en taille lorsque les épisodes de tension perdurent. La sophrologie, tout comme la méditation MBSR, sont en mesure de contrer ce phénomène par leur action redensifiante sur l’hippocampe.

Ses effets positifs sur le cortex cingulaire postérieur

Cette zone du cerveau est impliquée dans la façon dont nous percevons et interprétons ce qui nous arrive dans la vie.
Il a été prouvé que la pratique méditative tendait à consolider le tissus de matière grise présent dans le cortex cingulaire postérieur.

Cet effet bénéfique pourrait expliquer pourquoi ces approches, dont la sophrologie fait partie, parviennent bien souvent à rendre les patients plus positifs, optimistes et résilients face aux traumatismes émotionnels que peuvent entraîner les acouphènes.

Son action salutaire sur l’amygdale cérébrale

Emprunté au latin amygdala qui signifie amande, le mot amygdale désigne un noyau situé dans la région antéro-interne du lobe temporal. L’amygdale constituerait, en somme, une sorte de système d’alerte. A ce titre, il est logique que ce noyau fasse partie du système limbique (siège des émotions).
L’amygdale serait également impliquée dans l’évaluation émotionnelle des stimuli sensoriels. Autrement dit, c’est à elle que nous devons le fait que les acouphènes sont bien souvent considérés comme de dangereux intrus.
C’est précisément parce qu’une des fonctions essentielles de l’amygdale est de décoder ce qui pourraient être menaçants pour l’organisme, que celle-ci exige d’être reparamétrée. C’est ici que la sophrologie peut apporter son aide. En travaillant sur certains leviers spécifiques, elle est capable de freiner voire, de stopper, la densification de l’amygdale, un processus alimenté notamment par l’anxiété et le stress.

L’objectif d’autonomie de la sophrologie

La sophrologie présente un avantage non négligeable qui réside dans sa capacité à être transmise. On fait appel à un sophrologue lequel nous familiarisera et nous formera à l’utilisation d’outils simples et efficaces.
Un protocole standard comptera entre 8 et 10 séances à l’issue desquelles la personne accompagnée doit pouvoir acquérir l’autonomie nécessaire à l’utilisation des outils fournis.

La sophrologie peut donc se pratiquer seul, chez soi, dans les transports, au bureau ou dans tout environnement propice. Il est par ailleurs fortement recommandé par les praticiens d’intégrer la pratique des outils sophrologiques au sein même de son quotidien. C’est, en somme, une façon d’alimenter vertueusement son hygiène de vie en pratiquant régulièrement, via des sessions de 15 à 20 minutes, les techniques ainsi apprises.

Notons que, dans le cadre du traitement des acouphènes, un protocole d’une dizaine de séances sera probablement nécessaire pour parvenir à des résultats probants. A titre informatif, le coût d’une séance chez un sophrologue varie en général de 60 à 80€.

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