L’hypertension artérielle, pathologie de plus en plus répandue, est fortement suspectée de jouer un rôle déclenchant et/ou aggravant des symptômes acouphéniques. Il est intéressant de comprendre comment un phénomène étroitement lié à la circulation sanguine peut, du fait de ses différentes conséquences sur l’organisme, favoriser la survenue, l’intensité ou bien encore la durabilité d’un acouphène chronique. Il sera également pertinent de faire un focus sur cette catégorie particulière que sont les symptômes acouphéniques pulsatiles.
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Qu’est ce que l’hypertension artérielle (HTA) ?
En effet, sa prévalence mondiale a doublé en quarante ans, passant de près de 600 millions d’hypertendus au milieu des années 70 à plus de 1 milliard en 2015. L’HTA serait en outre la cause indirecte de 7,5 millions de décès annuels dans le monde, de part le risque d’accident cardiovasculaire qu’elle induit.
Une hyperpression du sang sur la paroi des artères
On considère qu’une pression artérielle est dans la norme lorsque celle-ci est inférieure à 140/90 mmHg. En tout état de cause, la pression artérielle dite « systolique » ne doit pas dépasser le chiffre 15. La pression artérielle dite « diastolique » ne doit pas dépasser le chiffre 9.
Lien entre hypertension artérielle et acouphènes
✔ L’HTA serait impliquée dans l’altération de la microcirculation de l’oreille interne✔ L’HTA engendrerait la prise de certains médicaments antihypertenseurs dits « ototoxiques » (toxiques pour le système auditif)✔ L’HTA pourrait accentuer la survenue de bruits générés par les vaisseaux sanguins. C’est le cas notamment en présence d’acouphènes pulsatiles.
Une étude menée auprès de 603 patients acouphéniques chroniques
*R. SIMEON, E. VORMES, R. DAUMAN, B. FRACHET – Les cahiers d’Oto-Rhino-Laryngologie, de Chirurgie Cervico-Faciale et d’Audiophonie, 2001.
Hypertension artérielle et acouphènes pulsatiles
Les acouphènes pulsatiles peuvent également provenir de la présence d’une tumeur glomique au niveau de l’oreille. Pathologie bénigne, cette tumeur vasculaire résulte d’un dépôt de cholestérol sur la paroi artérielle.
Acouphène et Athérosclérose
L’Athérosclérose est la conséquence d’une rigidification des vaisseaux sanguins présents dans la zone auditive. Ce processus découle généralement d’un excès de cholestérol et de dépôts graisseux.
Devenus moins souples et moins élastiques, les vaisseaux sanguins en cause engendrent une hausse de la pression ainsi que des perturbations circulatoires.
Acouphène et Hypertension intracrânienne idiopathique (HTIC)
Lorsque la pression est trop élevée à l’intérieur de la boîte crânienne, ce qui arrive quand le liquide céphalo-rachidien est présent en trop grande quantité, on parle alors d’Hypertension intracrânienne idiopathique (ou encore de pseudotumor cerebri). Ce phénomène est problématique car il peut engendrer des céphalées, des troubles de la vision ainsi que, parfois, l’apparition d’acouphènes pulsatiles. Il est à noter que cette affection peut se retrouver chez de jeunes femmes en surpoids.
Autres causes possibles d’acouphènes liées à la tension sanguine
Acouphènes et médicaments antihypertenseurs ototoxiques
Lorsqu’un médicament ototoxique induit des effets secondaires de cette nature, il n’est pas rare de constater l’apparition ou l’aggravation de symptômes tels que des sifflements et bourdonnements dans l’oreille, des vertiges ainsi que, potentiellement, une perte d’audition.
*Source : Maripaule Peysson-Pelloux – 6 millions de malentendants – Octobre 2014
Acouphènes et hypotension artérielle
C’est le cas, par exemple, de l’hypotension orthostatique laquelle se manifeste lors du passage de la position couchée à la position debout. Cette baisse de la pression sanguine transitoire pourrait être une des causes probables de certains acouphènes épisodiques qui surviennent le matin au lever.
Acouphènes et hyperlipidémie
On prête à l’hyperlipidémie un pouvoir de nuisance sur la vascularisation cochléo-vestibulaire, c’est à dire que ses effets néfastes pourraient affecter les mécanismes de l’oreille interne.
Conseils pratiques pour réduire le risque d’hypertension
En premier lieu, il est vivement conseillé à toute personne atteinte d’hypertension de pratiquer de l’exercice physique. Bien entendu, cette pratique devra être adaptée à l’état de santé et à l’âge du patient. Elle devra en outre recueillir l’aval, en amont, d’un médecin du sport.
En second lieu, il est également conseillé d’adapter ses habitudes alimentaires en réduisant, par exemple, sa consommation de sel ce dernier jouant un rôle clé dans l’augmentation de la tension artérielle.
Il conviendra en outre de réduire l’absorption d’ingrédients trop gras et riches en cholestérol pouvant aggraver les risques d’artériosclérose. Aux charcuteries et jaunes d’œufs, il sera pertinent de substituer des huiles naturelles telles que l’huile d’olive, riche en graisses insaturées.
En troisième lieu, il sera judicieux d’éviter la consommation de boissons excitantes telles que l’alcool, le café, les energy drinks ainsi que le thé en trop grande quantité.
Enfin, et ce n’est plus un secret pour personne, il faut garder à l’esprit que le stress, la colère ainsi que l’ensemble des états émotionnels toxiques, lorsqu’il dure dans le temps, constituent un facteur aggravant d’hypertension. C’est la raison pour laquelle il est fortement recommandé d’investir un peu de son temps et de son énergie à la réduction du stress.
La Sophrologie, la méditation de pleine conscience et le yoga, pour ne citer que quelques exemples, sont des disciplines qui bénéficient aujourd’hui d’un vif engouement notamment parce qu’elles permettent de réguler efficacement les états émotionnels toxiques.