Stimulation magnétique transcrânienne. Sous cette appellation quelque peu barbare se cache une technique relativement récente dont le principe est d’impulser des ondes magnétiques à travers le crâne afin de corriger l’activité du cortex auditif, une zone du cerveau fortement impliquée dans la perception des acouphènes. Si le procédé peut sembler magique, il n’en demeure pas moins que les études qui ont été menées sur le sujet présentent quelques contradictions propres à jeter un doute sur l’efficacité réelle de cette technique. Néanmoins, il convient d’accorder à celle-ci une attention toute particulière ne serait-ce que pour mieux comprendre comment les acouphènes se matérialisent dans le cerveau. En effet, il est intéressant de voir comment l’hyperactivité des neurones auditifs va se répercuter sur nos sensations auditives. Egalement, comment des impulsions magnétiques de basse fréquence vont potentiellement inhiber cette hyperactivité. Voici donc quelques éclairages sur le sujet, en attendant de pouvoir disposer de données plus approfondies issues d’études à large spectre.
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Mise au point dans les années 1985, la stimulation magnétique transcrânienne a été régulièrement utilisée dans le traitement des troubles bipolaires, des dépressions sévères ainsi que pour soigner des pathologies neurologiques telles que la maladie de Parkinson. Egalement connue sous l’acronyme TMS (de l’anglais Transcranial Magnetic Stimulation), la technique a depuis 2003 été expérimentée dans le cadre du traitement des acouphènes chroniques.
Objectif de la TMS : réorganiser le cortex auditif pour réduire l’acouphène
En cause, une hyperactivité des neurones auditifs
Cette hyperactivité des neurones auditifs ainsi que l’implication de régions cérébrales connexes a pu être mis en lumière grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et la tomographie par émission de positons (TEP).
Un augmentation de l’activité du cortex temporo-pariétal
Cela explique pourquoi les stimulations magnétiques transcrâniennes répétitives (SMTr), via leur action de modulation sur cette zone temporo-pariétale, pourraient aider à réduire les acouphènes.
Des impulsions magnétiques de courte durée pour traiter l’acouphène
Le champ électromagnétique de haute intensité ainsi généré va impacter le système nerveux en profondeur. Les zones cérébrales suspectées de jouer un rôle dans la perception de l’acouphène vont être stimulées de l’extérieur. En effet, les ondes utilisées vont pouvoir pénétrer les os du crâne ainsi que les tissus mous qui protègent le cerveau.
Une méthode indolore et non invasive
La patient porte un casque sur lequel sont fixées deux bobines qui génèrent un champ magnétique. C’est grâce à ces deux bobines que l’on parvient à obtenir un champ dirigé et précis. Lorsque le champ magnétique est impulsé de manière répétitive à la surface du crâne, les couches du cerveau situées en profondeur vont régir à ce champ. Cela va induire une variation de l’activité électrique et neuronale au sein des régions ciblées.
Une stimulation à basse fréquence
C’est la raison pour laquelle la stimulation magnétique transcrânienne privilégie des impulsions magnétiques comprises entre 1 et 3 kHz.
Des séances répétées durant plusieurs jours
Certains témoignages rapportent qu’il faudrait même, pour que les effets bénéfiques du traitement soient au rendez-vous, procéder à deux séances quotidiennes pendant cinq jours. Durant ces séances, le patient acouphénique est enjoint de porter un bonnet à la surface duquel sont marquées les zones à stimuler.
Une efficacité qui varie selon les études
Une première étude aux conclusions positives
Après deux semaines d’observation, il apparut que le groupe test qui avait reçu un traitement placebo rapportait une amélioration des acouphènes de l’ordre de 10%.
Une étude plus récente moins optimiste
Le groupe de chercheurs a utilisé un protocole de SMTr, avec fréquence de 1 kHz, durant quinze jours. Un premier groupe composé de 26 personnes a véritablement reçu des impulsions tandis qu’un second groupe de 26 personnes n’a reçu qu’un simulacre de traitement. Ce que révèlent les résultats de cette étude, c’est que la technique SMTr ainsi que le traitement placebo ont tous deux participé, dans des proportions similaires, à une amélioration des symptômes acouphéniques chez certaines personnes.