L’otite est une affection commune que nous connaissons tous. Soit pour en avoir été atteint durant l’enfance ou l’âge adulte, soit parce nous connaissons une personne autour de nous qui en a souffert. Ce que la majorité d’entre nous sait moins, c’est que cette pathologie est protéiforme, c’est à dire qu’elle peut se manifester sous différentes formes selon la localisation de l’inflammation et l’effet produit sur le système auditif. Parmi la diversité de symptômes qui peuvent accompagner l’otite, il n’est que certains témoignages fassent remonter la présence d’acouphènes. Ces derniers sont souvent perçus comme des bourdonnements d’oreille ou bien encore des sifflements parasites. Cette corrélation entre acouphènes et otites doit nous mettre la puce à l’oreille et nous encourager à consulter un praticien ORL lorsqu’un acouphène persistant survient, quand bien même aucune douleur ne serait rapportée. En effet, il apparaît que certaines formes d’otite puissent être indolores. C’est la raison pour laquelle il nous ait paru pertinent de rédiger ce sujet sur les liens étroits qui peuvent exister entre la pathologie otite et les symptômes acouphéniques.
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Ce que l’on nomme otite est caractérisée par une inflammation de la peau ou de la muqueuse de l’oreille. Pathologie ORL fortement répandue, notamment chez les plus jeunes avec 1 enfant sur 3, l’otite peut parfois être à l’origine de manifestations acouphéniques.
Cependant, pour qu’un acouphène survienne à la suite d’une otite, il faut que la maladie affecte certaines parties de l’oreille telles que, par exemple, le tympan. Il est ici important de préciser que l’otite est loin d’entraîner systématiquement des acouphènes. Nous dirons que la pathologie peut devenir un facteur déclenchant ou aggravant, dans certains cas qui seront spécifiés ci-dessous.
C’est le cas, par exemple, lorsque l’affection touche l’oreille moyenne et empêche de ce fait le tympan de vibrer correctement. En résulte une altération de l’audition qui peut engendrer un acouphène. C’est également le cas lorsque l’otite évolue vers ce que l’on nomme un cholestéatome (voir plus bas), entraînant une surdité partielle ou totale qui peut occasionner des symptômes acouphéniques.
Les différentes formes d’otites : externes, moyennes et internes
Le mot otite, dans son sens littéral, signifie « inflammation de l’oreille ». Cette pathologie commune peut prendre différentes formes plus ou moins graves. Il est d’usage de classer les otites en trois catégories (externes, moyennes et internes) selon l’endroit ou siège l’inflammation.
L’otite externe dite « otite du baigneur »
Le mécanisme est le suivant : suite à la baignade, l’eau de mer, de fleuve ou l’eau de piscine stagne dans le conduit auditif. En effet, il faut savoir qu’en milieu humide, le cérumen (cire d’oreille) a tendance à moins jouer son rôle de protecteur de l’oreille. S’en suit un phénomène de colonisation bactérienne ou fongique (champignons) lequel entraîne l’inflammation douloureuse qui caractérise l’otite externe.
Quelles sont les principales causes de l’otite externe ?
Parmi les autres causes possibles, mentionnons la dermatite séborrhéique, une maladie chronique ou récidivante de la peau dont l’origine n’est à ce jour pas encore bien claire. L’otite externe peut également être due à une réaction allergique ou bien encore à l’utilisation intrusive de bâtonnets d’oreille lesquels entravent l’action protectrice du cérumen.
Quels sont les autres symptômes de l’otite externe ?
A noter qu’en cas de perte auditive, la survenue de symptômes acouphéniques peut être expliquée par le fait que le cerveau tente de compenser l’absence de stimulation.
L’otite moyenne
Il est d’usage de classifier ce type d’otite en trois catégories distinctes : les otites moyennes aiguës, les otites moyennes chroniques et les otites moyennes sécrétoires.
L’otite moyenne aigüe (OMA)
A noter que cette forme pathologique est parfois corrélée à une obstruction de la trompe d’Eustache, phénomène qui peut être consécutif à une rhinite virale ou allergique.
Ici aussi, l’encombrement provoqué par l’otite va potentiellement perturber la transmission des sons. Cela est de nature à provoquer, chez certaines personnes, une altération de l’audition et l’apparition conjointe de symptômes acouphéniques tels que des bourdonnements, des chuintement, des tintements ainsi que des sifflements ressentis au niveau de l’oreille.
L’otite moyenne chronique
Quels sont les différents symptômes de l’otite moyenne chronique ?
A noter qu’à la différence de la variante aiguë, l’otite moyenne chronique n’entraîne pas de manifestation douloureuse.
L’otite séreuse (ou otite moyenne sécrétoire / otite séro-muqueuse / glue ear)
C’est parce qu’elle entraîne parfois dans son sillage une importante baisse d’audition ponctuelle que l’otite séreuse est soupçonnée de favoriser l’apparition d’acouphènes. En effet, il n’est pas inutile de rappeler ici que surdité et acouphène sont souvent liés.
Otite séreuse, surdité de transmission et acouphènes
Il existe également un second phénomène problématique lié à cette pathologie. Il est en effet possible que, du fait de l’encombrement de l’oreille moyenne, le patient puisse devenir trop conscient des bruits émis par le corps. Si l’acouphène ainsi généré semble rythmé par les battements cardiaques, on parlera alors d’acouphène pulsatile.
L’otite interne ou Labyrinthite
Là encore, des symptômes acouphéniques peuvent apparaître, parfois accompagnés de vertiges. Il est à noter que l’otite interne tend à engendrer un sentiment de mal être généralisé. Parmi les signes cliniques, le bourdonnement semble être un indice récurrent qui permet de soupçonner un syndrome labyrinthique périphérique.
Quels sont les différents symptômes de l’otite interne ?
Potentiellement causée par une infection virale ou par une otite moyenne qui a mal évoluée, l’otite interne peut également être favorisée par un brusque rafraîchissement des températures, une consommation excessive d’alcool, des lésions et polypes ou bien encore des facteurs allergiques.
La cas particulier du cholestéatome (otite chronique dangereuse)
C’est parce que cette accumulation anormale de peau entrave le fonctionnement de structures délicates telles que le tympan que la maladie peut devenir gravissime sur le plan de l’audition, entraînant si rien n’est fait une possible surdité.
Quels sont les principaux signes cliniques liés au cholestéatome ?
En règle générale le cholestéatome peut se manifester, au début, sous la forme d’une otite séro-muqueuse. Par la suite, il est tout à fait possible que la pathologie s’aggrave via la détérioration de structures osseuses telles que les osselets (trois petits os appartenant à l’oreille moyenne qui assurent une fonction essentielle dans l’audition).
Otite : quels sont les symptômes qui doivent alerter et induire une consultation ORL ?
Ainsi, les symptômes les plus fréquents sont des rougeurs perceptibles au niveau du canal auditif, des démangeaisons, une possible fièvre, des vertiges ainsi que des vomissements.
Evidemment, ces symptômes ne sont pas cumulatifs et il suffit qu’un certains nombre d’entre eux soit présent pour qu’il y ait suspicion d’otite. Mentionnons également la présence d’un mal-être global, une audition en baisse ou bien encore un écoulement suspect. L’otite peut aussi provoquer une douleur intense dans la région de l’oreille ainsi qu’une sensation désagréable d’oreille bouchée.
Enfin, il est possible que les bourdonnements d’oreille et autres acouphènes puissent être symptomatiques d’une otite sous-jacente.